Quelles sont les règles relatives au temps d’écran ?

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Le temps d’écran décortiqué
C’était l’utilisation la plus intelligente d’une caisse en plastique et de cordes de saut à l’élastique que j’aie jamais vue. On prenait la route pour nos vacances d’été avec nos trois jeunes enfants et aucun d’entre eux n’aimait les longs trajets. Par le passé, j’avais essayé les friandises, les chansons, le bingo, mais rien ne fonctionnait. En fait, le bingo a même rendu l’un des enfants malade. Et voilà qu’une idée de génie émerge ! À l’aide de cordes de saut à l’élastique, on a attaché un vieil écran de télévision et un lecteur DVD à une caisse qu’on a calée entre les accoudoirs de la minifourgonnette. C’était l’époque d’avant les tablettes et les écrans sur les appuie-têtes. Comme par magie, on avait créé un divertissement dans l’auto pour le voyage, au plus grand bonheur de tous.Bien avant la COVID-19, les gros titres mentionnaient souvent que les parents recouraient aux écrans pour faciliter le gardiennage et pour diminuer le stress. On se sentait coupables, parce que c’est ce que la plupart d’entre nous faisaient ! On nous répétait sans cesse que le temps d’écran était un privilège et qu’il devait être géré. En réalité, beaucoup d’entre nous en profitaient pour faire une pause tout en jonglant avec un million d’autres choses. Et on sait tous que ça marche à merveille.En 2020, le temps devant un écran est passé de façon spectaculaire du statut de privilège à celui de nécessité. L’écran, sous toutes ses formes, fait maintenant partie intégrante du quotidien de nombreux enfants, non seulement pour apprendre, mais aussi comme principal moyen de socialiser et de rester en contact. À présent que les interactions en personne reprennent, on essaie à nouveau de déterminer ce qui constitue une dose saine de temps devant un écran.
Voici les dernières recommandations des sociétés de pédiatrie nord-américaines :
Pour les enfants de moins de 2 ans : Éviter tout temps d’écran pour les moins de 18-24 mois, à l’exception des conversations vidéo ou du temps passé à jouer avec les parents sur des applications après l’âge de 6 mois.Pour les enfants de 2 à 5 ans : Pas plus d’une heure d’écran de contenu éducatif de haute qualité par jour.Pour les enfants de 6 ans et plus : Établir des limites personnelles de temps d’écran qui garantissent que les médias n’interfèrent pas avec le sommeil, l’exercice ou d’autres comportements sains.
La phrase magique de la dernière catégorie est « établir des limites personnelles de temps d’écran ». Il s’agit d’un changement considérable par rapport aux anciennes règles qui recommandaient un nombre d’heures fixe allant de 1 à 2 heures par jour, incluant la télévision, les jeux en ligne, les applications et la lecture. Maintenant que les enfants peuvent utiliser un écran pour à peu près n’importe quoi, y compris l’exercice, l’étude et le divertissement, ces règles ont disparu.Les trois nouvelles recommandations des experts sont les suivantes : retarder l’introduction des écrans le plus longtemps possible, donner l’exemple d’une bonne utilisation des écrans et respecter les règles.Alors, à partir de combien d’heures est-ce trop ? Je sais que certains parents estiment qu’un chiffre les guiderait davantage, mais en fait, il est toujours bon de suivre son instinct. Généralement, une petite voix nous dit : « Il faut que je mette plus de limites. Je suis fatigué(e) et c’est difficile de faire respecter les règles, mais je devrais essayer de nouveau. Et je devrais ranger mon téléphone plus souvent ! » Quant aux limites, c’est une question d’équilibre. Les enfants vont-ils dehors, jouent-ils, interagissent-ils avec les autres, bougent-ils, passent-ils du temps en compagnie de leurs proches et, à l’occasion, s’ennuient-ils ? Intégrer le temps d’écran dans tout cela fait partie du monde d’aujourd’hui.Il y a aussi cette expression particulièrement sage : « On doit choisir ses batailles ». Finalement, on a profité de cinq heures de calme en voiture et on a passé la semaine suivante à vivre une aventure estivale en famille dans la joie. L’installation d’une caisse en plastique et d’une corde de saut à l’élastique m’a donné l’énergie nécessaire pour être plus présente. Et on a fini par jouer au bingo… sans mal des transports !